5.

 

Halders avait le front rouge, à l’endroit où il avait jadis des cheveux. Il ferma la porte derrière lui et se passa la main sur la tête.

— La chaleur bat des records, à l’extérieur, annonça-t-il en s’asseyant en face de Winter.

Il avait une marque rouge, au-dessus de ses oreilles en feuille de chou qui adoucissaient un peu la dureté de son visage.

— Tu viens de prendre un bain de soleil ?

— Oui, répondit Halders en se grattant le front. Avec Jeanette Bielke. À son endroit favori dans les rochers. Mais on dirait qu’il ne l’est plus tellement.

Il regarda Winter en effleurant son oreille gauche.

— Elle a dit quelque chose ?

— Nous avons parlé de son petit ami.

— Ah bon.

— Enfin, de son ex, même s’il n’a pas l’air de l’admettre. Il s’appelle Mattias Berg.

— Je sais.

— Il n’est pas décidé à se passer d’elle alors qu’elle veut absolument se passer de lui.

— C’est une situation qui n’a rien de très inhabituel. Cela m’est arrivé. Il y a longtemps. Un jour, je me suis retrouvé quelque part, en train de cogner à une porte que personne ne voulait ouvrir. J’avais l’impression que c’était une question de vie ou de mort.

— En effet, reconnut Halders. Mais je voudrais parler à ce garçon.

— Bien sûr, répliqua Winter en se levant pour gagner le lavabo, où il prit un verre, sur l’étagère, et le remplit d’eau. Tu en veux ?

— Volontiers, merci.

Il tendit la main par-dessus le bureau, lorsque Winter lui présenta le verre, et vit le rapport du médecin légiste sur Angelika Hansson.

— Je viens de le recevoir.

Halders hocha la tête et but.

— Le viol n’a pas été véritablement accompli.

— C’était donc seulement un meurtre.

— Mais il a essayé. En tout cas, on le dirait.

— Il n’a pas eu d’érection, alors, suggéra Halders.

Winter haussa les épaules.

— On attend les conclusions du laboratoire.

Le laboratoire, pensa Winter. Ce n’était pas la première fois qu’il attendait des résultats du laboratoire de la police scientifique, à Linköping. Des analyses d’A.D.N. qui ne donnaient rien. Les analyses qui donnaient des résultats, cela valait toujours la peine de les attendre. Ainsi, une bonne partie de leur travail consistait à attendre et la difficulté était de tenter de trouver de nouvelles voies, au sein de cette attente. De ne pas avoir trop confiance dans le fait que ces analyses techniques et chimiques allaient apporter la réponse à toutes les énigmes. Il avait parfois eu en main la solution technique de certaines énigmes, qui expliquait le déroulement du crime, donnait le nom de l’assassin mais jamais ses mobiles. Il repartait donc de là avec un grand pourquoi. À titre de souvenir impossible à oublier.

— Le laboratoire peut nous dire si c’est le même type qui a fait ça, fit observer Halders en buvant un peu d’eau et en soufflant un peu pour changer de position sur sa chaise. Tu crois que c’est le même individu ?

Est-ce un type ou un individu ? s’interrogea Winter.

— Qu’est-ce que tu veux dire ? demanda-t-il.

— Qui a violé ces deux filles.

— Oui.

Il aurait préféré ne pas devoir répondre à cette question mais son « oui » était sorti automatiquement, comme s’il trahissait un souhait inconscient, de sa part, d’avoir quelque chose à se mettre sous la dent dès ce stade précoce de l’enquête.

— Question suivante : est-ce le même qui a assassiné Beatrice ? poursuivit Halders.

— Je ne sais pas.

— Je t’ai demandé ce que tu en pensais.

— Je ne peux pas encore répondre à cette question, dit Winter en prenant le rapport de Pia E:son Fröberg. En revanche, il est hors de doute qu’Angelika était enceinte. Probablement de six ou sept semaines.

— C’est peu, six ou sept semaines.

— En effet. Mais elle aurait dû s’en apercevoir dès la cinquième.

— À supposer qu’elle se soit doutée de quelque chose, dit Halders en se levant et gagnant le lavabo pour remplir à nouveau son verre d’eau.

Winter vit qu’il avait une rougeur sur la nuque.

— J’ai parlé à Pia, dit Winter. Angelika n’a pas eu ses règles au bout de la cinquième semaine et, si elle était à peu près normale, elle a dû se douter de quelque chose.

— Certaines personnes refoulent ce genre d’information.

— Tu veux dire que, si ses parents n’étaient pas au courant, c’est parce qu’elle ne le savait pas elle-même.

— Aucune idée. Ce qui est sûr, en revanche, c’est qu’elle n’en a pas parlé. Si elle le savait, elle a gardé ça pour elle.

— Peut-être pas tout à fait.

— Tu penses au père de l’enfant ?

Winter hocha la tête.

Le père, pensa Halders. Sans doute un de ces nigauds de dix-neuf ans qui n’a pas la moindre idée de ce qu’il va faire dans la vie. À moins qu’il ne soit encore pire que cela et alors c’est le genre de type que nous recherchons.

Winter songea au père. Ils avaient tout le personnel disponible pour interroger les amis, les connaissances, les camarades de classe. La famille, proche et moins proche. Les témoins, de toute nature. Les chauffeurs de taxi, qui étaient jadis d’excellents témoins, mais plus maintenant car ils assuraient toujours n’avoir rien vu ni rien entendu, parce qu’ils n’auraient pas dû se trouver à cet endroit-là, ce soir-là, parce qu’ils n’auraient même pas dû faire le taxi, vu qu’ils n’étaient pas employés légalement. Et ainsi de suite.

— Il ne le sait peut-être pas, dit Winter. Si elle ne savait pas elle-même, comment l’aurait-il pu, lui ? Ou bien alors, elle le savait… elle venait de l’apprendre, mais le gardait pour elle, peut-être pour toujours. Si tu comprends ce que je veux dire.

— Tu penses à un avortement.

Winter hocha la tête.

— En tout cas, il sait qu’elle est morte, reprit Halders. On n’a pas pu tenir ça secret. Il n’est guère possible que ça lui ait échappé.

— S’il n’est pas à l’étranger.

— Dans ce cas-là, il va donner de ses nouvelles en rentrant. Si nous n’avons pas trouvé son nom avant ça, dit Halders en regardant Winter. On devrait pouvoir le trouver. Il faut qu’on l’ait.

— Oui.

— S’il ne se manifeste pas de lui-même, il va être dans de beaux draps.

Peut-être plus encore que nous ne le pensons en ce moment.

Le portable de Halders se mit à sonner dans sa poche intérieure. Winter regarda sa montre. Il était un peu plus de quatre heures de l’après-midi. Il avait soudain envie d’être loin de là, avec Angela et Elsa, de prendre un bon bain, de vie et d’espoir. De laisser derrière lui toutes les hypothèses autour de la mort et d’une vie incomplète. L’existence d’Angelika Hansson était telle le premier chapitre d’un livre et son enfant qui n’avait pas vu le jour était…

— J’entends mal, dit Halders d’une voix forte dans le combiné, tout en se levant et faisant apparaître des bandes blanches sur son front en le plissant. Tu veux bien répéter.

Winter vit l’expression de son visage se transformer quand il commença à comprendre ce que lui disait son interlocuteur.

— Oh, bon D…, dit-il. Bon D…

Son visage se creusait de rides comme s’il n’était pas en mesure de contrôler ses muscles. Cela paraissait bizarre. Winter comprit qu’il s’était passé quelque chose de grave. Mais que cela n’avait pas trait à l’enquête.

— Oui. Bien sûr, dit Halders. J’y vais tout de suite.

Il mit fin à la communication et regarda Winter avec une expression différente sur son visage qui, de rouge, était devenu blême. Presque gris.

— C’est mon ancienne femme, expliqua-t-il d’une voix que Winter ne lui connaissait pas encore et tandis qu’il continuait à le regarder. Mon ex. Mar… Margareta. Elle a été tuée par une voiture, sur le trottoir, il y a une heure.

Il se passa la main sur le crâne, gratta de nouveau la marque rouge qu’il avait sur le front. On avait l’impression que plus rien ne serait comme avant, pour lui.

— Sur un trottoir, bon sang de merde. Un trottoir devant un supermarché, à Lunden, répéta-t-il avec un geste en direction de la fenêtre. C’est tout près d’ici.

Les muscles de son visage échappèrent de nouveau à son contrôle.

— Qu’est-ce qui s’est passé ? demanda Winter, faute de quelque chose de mieux à dire.

— Elle a été renversée par une voiture, répondit Halders d’une voix bizarre. Par quelqu’un qui a pris la fuite. Bien sûr, hein ? ajouta-t-il en regardant la belle lumière de l’été sans voir Winter.

— C’est sûr ? Qu’elle est… morte ? s’enquit ce dernier. Qui est-ce qui t’a appelé ?

— Quoi ? Qu’est-ce que tu dis ?

— Où est-ce qu’on va ? questionna Winter en se levant.

Halders ne bougea pas. Son visage était agité de tics. Il tenta de dire quelque chose, mais aucun mot ne franchit ses lèvres. Puis il regarda Winter, son regard devint fixe et il se leva.

— À l’hôpital Est. Je file.

— Je prends le volant, lança Winter.

— Je suis capable de conduire, répliqua Halders, mais Winter fut plus prompt que lui pour franchir la porte.

Ils prirent l’ascenseur pour descendre et se retrouvèrent sur le parking. Halders s’assit à côté de Winter et ils partirent en direction de l’Est.

Une nouvelle annoncée de façon brutale, pensa Winter. Pour employer un euphémisme. Est-ce qu’ils n’auraient pas pu lui dire qu’elle était grièvement blessée… Qui est-ce qui avait parlé à Halders ?

Il avait entendu une histoire drôle, sur ce sujet, un jour. Il y repensa soudain, quand l’ombre se fit dans la voiture, à cause des grands immeubles le long de l’esplanade.

Cette histoire était celle d’un homme qui est en voyage à l’étranger et qui appelle chez lui. Son frère lui dit alors que son chat est mort. Il lui répond : il ne faut pas annoncer aussi brutalement des nouvelles pareilles. Tu n’as qu’à dire que le chat est monté sur le toit… c’est ça, le chat était sur le toit, et puis les pompiers et la police sont arrivés et tout le monde a fait ce qu’il a pu pour faire descendre le chat, ils ont fini par réussir mais il leur a échappé, il a sauté et est mal retombé, alors on l’a emmené l’hôpital et une équipe médicale l’a opéré pendant toute la nuit mais a dû finir par se résigner au fait qu’il était impossible de lui sauver la vie. C’est comme ça qu’il faut raconter une histoire aussi tragique. Avec des ménagements. Le frère dit qu’il comprend, ils se saluent et, quelques jours plus tard, l’homme appelle de nouveau chez lui. Son frère lui dit qu’il vient de se passer quelque chose de grave, peu de temps auparavant. Quoi donc ? demanda-t-il. Maman est montée sur le toit, répond son frère.

Winter se garda de rire. Halders, lui, ne desserrait pas les lèvres. Ils prirent la rocade et la quittèrent au rond-point près de l’hôpital. Winter sentait la sueur perler dans le bas de son dos. La circulation était dense, car bien des vacanciers revenaient en ville après avoir passé une journée sur les rochers des grandes îles situées au nord ou au bord des lacs, à l’est.

— Les enfants ne savent encore rien, dit Halders.

Winter attendit la suite, en se dirigeant vers le parking de l’hôpital. Les ombres étaient longues et nettes.

Il ne savait rien de la famille de Halders, seulement que son collègue était divorcé depuis quelques années et qu’il avait deux enfants.

— J’ai deux enfants, dit Halders.

— Je sais.

Halders avait oublié qu’ils en avaient déjà parlé.

— Ils sont à l’école, en ce moment, bon dieu, s’écria-t-il brusquement.

Winter gara la voiture. Halders en descendit avant même qu’elle ne soit arrêtée et il se dirigea au pas de course vers l’un des bâtiments de l’hôpital.

Pour Winter, il était un étranger, et pourtant comme un membre de sa famille.

C’est exactement ce que se disait celui-ci en voyant la silhouette de Halders fendre la lumière du soleil puis s’assombrir en pénétrant dans le service des urgences. Son collègue était maintenant à la fois plus proche et plus distant de lui. Winter eut à nouveau un sentiment d’irréel, comme s’il venait d’entrer dans un rêve. Il ne voyait plus Halders et ne savait pas quoi faire.

Il n’y avait pas longtemps qu’il était venu accompagner la jeune Angelika Hansson, pour son dernier examen. Et il était de retour.

Halders était debout à côté de la civière. Le visage de Margareta était tel que dans ses souvenirs.

Trois jours auparavant, seulement. Le dimanche. Il était allé au Burger King avec Hannes et Magda, et Margareta était venue leur ouvrir la porte avec un sourire. Il avait dit quelque chose et était reparti sans entrer. Non pas qu’ils fussent à couteaux tirés. Il y avait longtemps de cela. Longtemps qu’il avait fait l’imbécile. Il l’était certes toujours mais, à cette époque-là, il l’était d’une autre façon.

Il ne parvenait pas à voir le reste de son corps, sous tout ce blanc, et il ne le désirait d’ailleurs pas. Il pensa à Hannes et Magda, en même temps qu’à Margareta. Il pensa aussi aux jeunes filles mortes, dans le même souffle, et ce fut suffisant pour qu’il commence à s’effondrer, perde l’équilibre, le retrouve, s’avance vers la civière, se laisse tomber sur le visage de Margareta et retienne cet instant dont il savait que c’était le dernier.

C’est à mon tour, se dit-il. Ça m’est arrivé pour de bon. Ce n’est plus seulement une visite que j’effectue dans le malheur des autres. Cette fois, c’est le mien.

Il caressa la joue de Margareta.

Il y avait eu une première fois.

Maudite pensée.

Elle avait dix-neuf ans… non… si, dix-neuf. Elle était comme ces jeunes filles dont Winter et lui parlaient pas plus d’une demi-heure auparavant.

Lui en avait vingt-deux et venait de passer les examens qui faisaient de lui un sale flic.

Il caressa à nouveau sa joue.

Le divorce n’avait pas d’importance. Pas de cette façon-là. Il n’était pas venu s’interposer ainsi.

Quelqu’un dit quelque chose. Agenouillé près de la civière, il n’écoutait pas et avait l’intention de rester longtemps dans cette position.

Il sentit une main se poser sur son épaule et leva les yeux vers Winter.

Il faisait encore clair comme en plein jour, lorsque Winter rentra chez lui, ce soir-là. La lumière pénétrait jusque dans l’appartement. Dans l’entrée, cela sentait la nourriture, mais il n’avait plus faim.

Quelques heures auparavant, il avait eu Angela au téléphone.

Il passa dans la chambre d’Elsa et se demanda s’il devait la réveiller ou non, mais il se contenta de la flairer et d’écouter.

Angela l’attendait dans la cuisine, avec un peu de vin.

— Je vais boire un whisky, dit-il en gagnant le plan de travail pour prendre l’une des bouteilles qui étaient placées là et s’en verser quelques centimètres dans un grand verre. Pas question d’un petit whisky au malt, dans des circonstances pareilles.

— Oh là ! s’exclama Angela.

— Tu peux finir la bouteille, si je ne l’ai pas finie avant.

— Ce n’est pas parce que je viens de cesser d’allaiter qu’il faut que je devienne alcoolique.

— À la tienne, dit Winter avant de boire.

Angela leva son verre de vin.

— Tu as faim ?

Winter secoua la tête, sentant la brûlure du whisky dans son corps, puis il alla s’asseoir à la table et regarda Angela, qui avait les joues un peu rouges. Il faisait chaud, dans cette cuisine.

— Comment va Fredrik ? demanda-t-elle.

Winter eut un geste de la main pour signifier que Halders était encore des leurs, qu’il n’avait pas encore perdu totalement pied.

— Et les enfants ?

— Qu’est-ce que tu veux dire ?

— Ce que je dis : comment vont les enfants ?

— Tu as dit « et les enfants ». C’est l’évidence. Ils sont avec Halders.

Angela ne répondit pas.

— Tu crois qu’il ne va pas supporter ça ? demanda Winter.

— Ce n’est pas ce que j’ai dit.

— J’en avais un peu l’impression.

Angela ne répliqua pas et Winter but à nouveau.

— Ils sont dans la maison, là-bas, à Lunden. Halders a pensé que c’était ce qu’il y avait de mieux à faire. Pour le moment.

— C’est mon avis.

— Il était totalement renfermé, je ne sais pas comment dire. Quand on est partis de l’hôpital pour nous rendre à leur école.

Angela but une petite gorgée de vin, ferma les yeux et pensa aux enfants.

— C’était affreux, dit Winter. Quelle horrible expérience. Un des enseignants est resté avec eux jusqu’à ce qu’on arrive. Ça s’est produit pendant qu’ils étaient en cours, alors ils étaient toujours là.

Il but à nouveau. Cela n’avait que le goût de l’alcool.

— Tu les as ramenés chez eux ?

— Oui, dit Winter en regardant sa montre. Ça m’a pris deux heures.

— Naturellement.

Elle se leva et alla jusqu’au four pour arrêter le ventilateur. Le silence fut aussitôt beaucoup plus dense. Winter entendit des bruits qui montaient de la cour. Des bruits de verre. Des voix.

— Ils ne sont pas seuls, au moins ? ajouta-t-elle.

— Hanne est avec eux.

Il avait appelé Hanne Östergaard, le pasteur de la police. Elle savait parler aux gens. Peut-être leur apporter la consolation. Il ne savait pas. Si. La consolation.

— Halders n’a pas protesté, quand j’ai suggéré ça, reprit-il. Hanne devait appeler un psychologue. Ils en parlaient, en tout cas.

Il entendait à nouveau les voix, plus fort maintenant, mais n’arrivait pas à distinguer les paroles.

— Parfait.

— Et Aneta est arrivée.

— Aneta ? Aneta Djanali ?

— Oui.

— Pourquoi ça ?

— C’est Halders qui l’a appelée. Elle est venue immédiatement.

— Ils travaillent beaucoup ensemble ?

— Presque tout le temps.

— Je croyais que les relations étaient plutôt tendues, entre eux.

— Où est-ce que tu as pris ça ?

— Voyons, Erik. Tu sais bien qu’on a eu un peu affaire à eux. Tu m’as déjà dit quelque chose à ce sujet, non ?

— Bah, c’était surtout une façon de parler. De toute évidence, il a besoin d’elle, en ce moment. Ce n’est pas bien d’être seul, avec les enfants.

Il leva son verre et constata, à sa grande surprise, qu’il était vide. Il se leva, se dirigea vers la bouteille et se versa un centimètre et demi.

— Pas de famille ?

— Pas ici, en tout cas.

Angela regardait par la fenêtre, quand il revint s’asseoir. Au-dehors, le soir commençait à tomber et il y avait des rais de lumière jaune sur le toit des maisons. Elle entendit des bruits de verre et des voix monter de la cour.

— Je n’arrête pas de penser aux enfants, dit-elle en se tournant vers Winter. Ils devaient être complètement désespérés.

— Non. Du moins en apparence. Mais ils étaient muets. Je suppose que c’est le choc.

Dans la cour, quelqu’un se mit à rire très fort, imité par d’autres. Il se leva et alla à la fenêtre. Quatre étages plus bas, quelques personnes étaient en train de passer un bon moment, au cours de cette soirée d’été. Il ferma la fenêtre mais ne la quitta pas.

Qu’est-ce qui allait se passer, maintenant ? Si impérieux que fût son besoin de Halders, il était exclu de s’y appesantir une minute de plus, si ce dernier devait être en congé. Ce serait à lui de prendre la décision et il ne chercherait pas à l’influencer.

Nous sommes d’abord des êtres humains, malgré tout.

Il revint vers Angela et vers le whisky.

Je voudrais que cela ne finisse jamais
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